Libération d’Avignon le 25 août 1944
Lors de la libération du territoire, les symboles de la République font leur réapparition, notamment lors de l’arrivée des libérateurs dans les villes et villages.
En effet, depuis la défaite de l’armée française en juin 1940 et l’installation du gouvernement de Vichy, les symboles de la Révolution nationale ont remplacé ceux de la République française abolie. Remplaçant le buste de Marianne, l’hymne national et la devise « Liberté, égalité, fraternité », de nouveaux emblèmes apparaissent tels que la Francisque, l’hymne Maréchal nous voilà ou encore la devise « Travail, famille, patrie ».
La libération de la France occupée doit correspondre au retour de la République, de ses valeurs et de ses symboles. L’ordonnance du Gouvernement provisoire de la République française (GPRF), promulguée le 9 août 1944, souligne d’ailleurs que la République n’a cessé d’exister et qualifie l’Etat français du maréchal Pétain comme illégitime.
Symboliquement, la République doit donc reprendre ses droits, son identité et sa visibilité lors de la libération du territoire national. C’est ainsi que dans plusieurs villes de Provence, à l’issue des combats contre l’occupant, le drapeau tricolore est hissé sur les points libérés, ou encore arboré sur les places et dans les rues à l’occasion des défilés de la Libération. On débaptise également les voies et les places du gouvernement de Vichy, comme c’est le cas à Avignon, où la plaque du boulevard maréchal-Pétain est brisée. On assiste aussi à la réinstallation triomphale des bustes de Marianne dans les mairies, acte symbolique observé à Avignon et également à Carpentras.
La scène se déroule dans le péristyle de l’Hôtel de Ville, où un groupe de résistants replace le buste de la Marianne, symbole de la République française, probablement le 25 août 1944.
À Avignon, la population, meurtrie par les bombardements des mois précédents, attend dans une espérance inquiète. Elle commence à célébrer sa liberté retrouvée dès l’arrivée des premiers chars, français et américains, au matin du 25 août 1944. Les Avignonnais se rassemblent alors sur les places de l’Horloge, du Palais, et dans les rues de la Cité des Papes, pavoisées à cette occasion des drapeaux tricolore et alliés. Les premiers groupes de maquisards qui, malgré les actes de répression infligés par l’occupant en juin et juillet, ont mené une série d’opérations de harcèlement depuis le début du mois d’août, défilent dans les rues.
Le 26 août 1944, le général de Lattre de Tassigny s’arrête à Avignon où il salue ses hommes et les FFI lors d’une inspection.
Les troupes de l’armée B ayant participé à la libération du Vaucluse passeront le Rhône quelques jours plus tard avant de prendre la direction de Lyon, où elles pénètrent le 3 septembre 1944, la ville étant libérée avec plus de 80 jours d’avance sur les plans initiaux.
Vers 8h du matin, une jeep américaine remonte les rues d’Avignon : les troupes alliées arrivent ! Les habitants sortent de leur torpeur et descendent dans la rue pour acclamer les libérateurs, les soldats américains de la 3eDI, accompagnés de résistants FFI et suivis des troupes françaises de la 1ere DB avec leurs chars. Pas de trace des occupants allemands, ils avaient déjà évacué la ville l’avant-veille.
On est le 25 août 1944, Avignon retrouve donc sa liberté, on chante « La Marseillaise« , on sort les drapeaux à la gloire des Alliés… C’est la fin de presque deux années d’occupation nazie. La population qui a subi les privations, la peur des dénonciations et des bombardements, ne pense qu’à la fête : on danse, chante et boit jusqu’au matin. Mais la libération marque aussi le début de l’épuration sauvage. Les supposés collaborateurs et les femmes ayant couché avec l’ennemi sont pourchassés et exposés à la vindicte populaire.
Ce mardi soir, on commémore cette page importante de l’histoire. La cérémonie devant le monument aux morts du Rocher des Doms, en présence de Cécile Helle, maire d’Avignon, débutera à 17h. le feu d’artifice est annulé et reporté le 19 septembre 2020.