Sauvons nos abeilles des pesticides car sans abeilles plus de pollinisation…
De nouvelles études sur les pesticides démontrent que, dans des conditions réelles d’analyse, beaucoup sont responsables de la mort des abeilles.
L’effet cocktail des pesticides
Pendant une saison entière, les chercheurs ont suivi 91 colonies d’abeilles voyageant de la Floride à la côte Est. La cire et le pain d’abeille présents dans leurs ruches ont été analysés pour relever la quantité de pesticides au cours du temps. Sur les 171 produits testés, 5 à 20 pesticides différents ont été retrouvés dans les pains d’abeille (ce qui est au-delà du quotient de risque) pendant les périodes de pollinisation. Par ailleurs, les colonies qui meurent le plus vite sont celles qui fabriquent le plus de pain d’abeille et de cire. Durant la saison de pollinisation, c’est-à-dire la période de voyage de culture en culture pour féconder les productions agricoles, la quantité de pesticides est beaucoup plus importante dans les pains d’abeille. De plus, toutes ces colonies ont connu la perte d’au moins une reine dans la saison. Or, si la reine n’est pas remplacée assez vite, toute la colonie meurt. Pour pallier ces désastres, les apiculteurs changent régulièrement les reines, espérant que les colonies résisteront mieux. À l’inverse, durant les phases de transition pendant lesquelles les abeilles se reposent et fabriquent du miel, loin des pesticides, leurs colonies croissent. Ainsi, de nombreux pesticides considérés comme « inoffensifs » sont, en conditions réelles, à l’origine d’une baisse de santé chez les abeilles provoquant rapidement leur mort. (Source : sciences et avenir)
Néonicotinoïdes : trois de ces pesticides « tueurs d’abeilles » sont désormais interdits par l’UE Thomas Boisson 28 avril 2018 Nature, Planète & Environnement
Mis sur le marché dès le début des années 1990, les néonicotinoïdes sont des pesticides mondialement utilisés contre les insectes de culture et les parasites. Privilégiées pour leur redoutable efficacité, ces substances toxiques posent de sérieux problèmes sur le long terme, en décimant également des populations entières de nombreuses espèces vivantes, dont les abeilles. Pour endiguer ce fléau, les États membres de l’Union Européenne ont voté le 27 avril l’interdiction d’utilisation de trois nicotinoïdes majeurs dans toutes les cultures en plein champ.
En France comme dans d’autres pays de l’UE, trois néonicotinoïdes – l’imidaclopride, le clothianidine et le thiaméthoxame – font l’objet de restrictions partielles depuis 1999 sur le tournesol, et depuis 2004 sur le maïs. En 2013, la Commission Européenne avait étendu ces restrictions à un plus grand nombre de cultures. Toutefois, en février de cette année, un rapport de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (AESA) a confirmé la très haute écotoxicité de ces trois néonicotinoïdes, en reliant notamment leur action au syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles.
En 1985, Shinzo Kagabu, alors biochimiste à Bayer CropScience (Japon), découvre l’imidaclopride, le premier néonicotinoïde. Mis sur le marché en 1991, de nombreux autres pesticides seront ensuite dérivés de celui-ci. Malgré plusieurs restrictions posées depuis la fin des années 1990, les néonicotinoïdes sont la classe de pesticides la plus répandue dans le monde (environ 1/3). Vendredi 27 avril, l’interdiction de ces pesticides a été votée par l’Union Européenne dans toutes les cultures en plein champ.
Le figaro
Associations et parlementaires s’opposent à un projet de loi prévoyant l’autorisation des néonicotinoïdes pour traiter les cultures agricoles contre les insectes ravageurs.
Alors que la commission des Affaires économiques du palais Bourbon débattait ce mercredi d’un projet de loi ré-autorisant les insecticides néonicotinoïdes, plus d’une vingtaine d’associations, des parlementaires de gauche et des écologistes ont manifesté leur opposition à ces traitements chimiques agricoles.
Ils sont interdits depuis la loi Biodiversité du 9 août 2016, compte tenu de leur dangerosité, notamment sur les abeilles. Rendez-vous le 5 octobre à l’Assemblée nationale pour le vote de la loi dans sa version amendée. Si elle est votée en l’état, elle doit déroger pendant trois ans à l’interdiction actuelle des néonicotinoïdes.
Et pensons aux arbres aussi…
Réponse de l’Assemblée Nationale
L’Assemblée valide le retour des néonicotinoïdes : un record de votes contre chez les députés LREM
Le vote solennel pour l’adoption de ce projet de loi a été remporté par 313 voix pour et 158 contre, ce mardi 6 octobre, avec un record de votes contre et d’abstentions parmi les députés LREM.
Les députés ont donné mardi 6 octobre leur feu vert à la réintroduction temporaire des néonicotinoïdes afin de sauver la filière betteraves, malgré l’opposition des défenseurs de l’environnement.
L’Assemblée nationale a adopté « le projet de loi relatif aux conditions de mise sur le marché de certains produits phytopharmaceutiques en cas de danger sanitaire pour les betteraves sucrières », lors d’un vote solennel par 313 voix pour, 158 contre et 56 abstentions. Dans ces votes, un nombre record de députés LREM ont voté contre, ou se sont abstenus. Ainsi, ils sont 32 députés LREM à avoir voté contre et 36 à s’être abstenus. Seuls 175 des 271 membres du groupe macroniste ont voté en faveur du texte.
En juillet 2019, lors de la ratification du controversé traité de libre-échange entre l’UE et le Canada (Ceta), neuf députés LREM avaient voté contre et 52 s’étaient abstenus, ce qui constituait le précédent record.
Afin de lutter contre « la jaunisse » de la betterave qui affecte les rendements, le texte prévoit une dérogation pour l’utilisation de ces insecticides tueurs d’abeilles jusqu’en 2023, la création d’un conseil de surveillance et l’interdiction, sur des parcelles où ont été utilisés des néonicotinoïdes, d’implanter des cultures attirant les abeilles afin de ne pas les exposer.
Dénoncé comme un « renoncement » ou une faute par la gauche et les écologistes, le retour des néonicotinoïdes est la seule « alternative », selon le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie qui fait de la survie de la filière betteraves un enjeu de « souveraineté » agroalimentaire.