A vie
Pitch :
Un comédien. Une parole spontanée qui trébuche, qui raconte quelques souvenirs insignifiants, déroule peu à peu une histoire terrible qui prend à la gorge. Rien ne laisse prédire ce qui arrive, et c’est l’irréparable.
En travaillant sur Fassbinder, Sébastien Bournac a découvert ce témoignage judiciaire bouleversant d’un détenu condamné à perpétuité extrait d’une étude allemande des années 1970, entre sociologie et psychiatrie.
Dans une trompeuse simplicité, on parcourt la parole brute de Peter Jörnschmidt et les chemins obscurs qui ont conduit au meurtre ce jeune homme comme les autres qui essayait seulement de vivre avec ses contemporains et de s’intégrer.
Mais s’avouer qu’on est un raté c’est difficile. L’avouer devant des gens qui l’ont toujours su, c’est encore pire…
La création de « À Vie » s’inspire d’un fait réel : en 1968, un jeune allemand, Peter Jörnschmidt, est condamné à perpétuité pour meurtre. Le texte de « À Vie » est son témoignage de vie sous la forme d’une interview, tiré du livre de Klaus Antes et Christiane Ehrhardt, « Perpétuité, les protocoles de la détention », étude psychiatrique allemande consacrée à des détenus et traduite de l’allemand par Irène Bonnaud. Fassbinder s’en est inspiré pour son film : « Je veux simplement que vous m’aimiez ». Marqué par ce film, Sébastien Bournac revient au récit originel du jeune détenu pour restituer sa parole brute et en proposer une version scénique simple dans un espace épuré.
Avis de la rédaction :
Cette pièce est captivante car elle fait appel au fléau de notre société, les écrans qui sont soit des catalyseurs soit des destructions du soi.
Ici, il sont au nombre de cinq ainsi que deux chaises et des caméras qui terminent le décor. François-Xavier Borrel joue et incarne magnifiquement ce rôle et en plus il a une voix très posée de conteur qui est très agréable. Il est Peter, un jeune homme qui nous raconte sa vie et qui appelle ses parents Père et Mère, il n’a aucun affect pour eux.
Les écrans amplifient son propos qui lui donnent encore plus de poids avec une parole brute et ciselée. Grâce à ces derniers, on peut voir son visage de près comme si on voulait entrer dans son âme car pour certains philosophes l’âme se situe dans le regard. Pour Blaise Pascal les yeux sont les interprètes de notre cœur, l’expression de nos sentiments.
Son regard est partout et nulle part en même temps, son regard est aussi habité que son corps par le personnage de Peter.
Félicitations immense pour monsieur Borrel pour cette prouesse théâtrale et aussi merci à vous monsieur Loïc Célestin pour la création son et vidéo qui met en abyme le propos de Peter.
Infos utiles :
Théâtre le Train Bleu, 40 rue Paul Saïn
À 10h00 du 7 au 26 juillet 2021, relâche les 13 et 20 juillet
Réservation au : +33 (0)4 90 82 39 06
Tarif : 20€, carte OFF : 14€.