La promesse de l’aube
Pitch :
« Comment restituer sur scène le formidable univers de ce roman autobiographique ? Avec la complicité de Stéphane Laporte, nous avons tenté dans la première partie du spectacle, de restituer l’atmosphère anxiogène des années d’enfance et d’adolescence. « Etre conforme aux rêves de grandeur que sa mère avait pour lui », Voilà ce qui forgea ces années-là. Dans cette première partie, nous avons pensé l’espace scénique en fonction de cette présence maternelle, lourde, insupportable, en fonction de cet amour fou, en fonction de cette foi inconditionnelle d’une mère envers son fils ; de cette mère qui s’épuisa à gagner de l’argent, sacrifiant pour ce fils sa vie personnelle et sa santé.
Nous avons donc travaillé en premier lieu l’incarnation de ce personnage central, ancienne actrice russe, juive, pauvre et divorcée, qui avait une revanche à prendre sur la vie et deux armes : une détermination d’acier et un fils qu’elle destinait à des gloires susceptibles d’éteindre le feu de toutes ses humiliations.
Sur scène, nous voulions faire en sorte qu’elle soit toujours présente lorsqu’elle n’était plus incarnée par le comédien. Nous avons donc pensé la scène en partie couverte d’une ombre. Une ombre qui rappelait sans cesse à elle ce fils adoré lorsqu’il entrait en pleine lumière, mais qui le rappelait, comme pour lui reprocher immédiatement de quitter la lumière dans laquelle il venait d’entrer…Impossible relation. Nous voulions, d’une certaine manière, penser la scène comme le moyen d’illustrer un déchirement. Déchirement d’un brillant parcours où l’intelligence et l’humour affleurent sans cesse mais où l’angoisse n’est jamais loin. Déchirement de ne pas réussir à temps les projets grandioses de cette mère diabétique et condamnée. Déchirement d’une intuition : ne jamais retrouver sur sa route un amour aussi puissant que cet amour maternel.
Dans la deuxième partie de notre adaptation, l’adolescent fait place à l’homme. Sur scène, l’ombre a disparu et la guerre de 39-45 est déclarée. Il fallait illustrer l’arrachement à cette mère. Le dispositif scénique a changé, la mère n’est plu. C’est à distance et par le truchement de lettres énigmatiques que la mère se manifestera désormais… La volonté de Gary était de rendre hommage à sa mère et de lui témoigner sa fidélité. De ce fait, la performance est moins dans l’incarnation successive de la quinzaine de personnages qui traversent notre spectacle, que dans la restitution de cet amour impossible, pierre angulaire de l’œuvre. La première partie est un va-et-vient douloureux entre Gary et sa mère, la deuxième partie un impossible va-et-vient entre Gary et l’idéal qu’elle avait pour lui. »
Avis de la rédaction :
Franck Desmedt joue et retrace magistralement le parcours de Romain Gary. Il incarne grâce aux différentes tonalités de sa voix et avec une facilité déconcertante pour faire revivre le temps de la pièce les personnages que romain Gary va croiser dans sa vie…
La mise en scène épuré mais efficace de Stéphane Laporte et Dominique Scheer amène à la fois une certaine sérénité et les jeux des lumières amplifie l’incarnation du personnage et le texte si bien narré par Franck Desmedt.
Merci monsieur pour cet instant suspendu auquel j’ai pu assister et dont on en sort grandit…
J’ai pu aussi sentir la puissance dans l’incarnation de vos personnages dans « Clérembard » ou plus récemment dans « Adieu monsieur Haffmann ».
Félicitations
Infos utiles :
Théâtre Le Petit-Louvre, 3 rue Félix Gras
À 12h00 du 7 au 30 juillet 2022, relâche les mardis
Réservation au : +33 (0)4 32 76 02 79
Tarif : 22€, carte OFF : 15€.