Interview de Anthony Joubert parrain du festival

 

REC : Tu étais présent cet été au Festival Off d’Avignon, où tu as joué Le Sosie et Le Dîner de cons. Comment s’est passée cette édition 2025 pour toi ?

Anthony Joubert : C’était intense. Une pièce bien rodée et une autre en rodage : jouer les deux à la suite, chaque soir, c’est très enrichissant artistiquement, mais c’est aussi très physique. Les journées passent à toute vitesse, entre préparation, représentation et rencontres. C’est une vraie immersion.

REC Tu continues à inviter des talents repérés au Méjannes du Rire dans tes productions. Est-ce une volonté affirmée de ta part ?

Anthony : Complètement. Éric Collado m’a tendu la main à mes débuts, et je me sens redevable. Aujourd’hui, il y a plein de jeunes qui ont du talent, de l’envie, et qui méritent d’être vus par les pros et le public. Si je peux les aider à se mettre en lumière, à mon échelle, je le fais volontiers. Je ne suis pas une star, mais je peux être un tremplin.

RECTu dis ne pas être une star, mais ta notoriété grandit et ta carrière impressionne. Tu tournes en France, en Suisse, en Belgique… Les salles se remplissent. C’est plutôt agréable, non ?

Anthony : Oui, cette année a été un vrai tournant. Grâce aux réseaux sociaux, on a eu une explosion de vues, ce qui a boosté ma visibilité. Les gens viennent, les salles sont pleines et ça fait chaud au cœur.

REC : Ton contenu en ligne est de plus en plus suivi et apprécié. Quelle est la prochaine étape ? Ton personnage est libre, sans barrières, et ça donne envie de te suivre.

Anthony : Ce que tu dis me touche beaucoup. Je ne me fixe pas de limites. J’ai envie de continuer à surprendre, à faire rire, à émouvoir. Chaque post est une nouvelle aventure.

REC Ton spectacle « À quel moment ça a merdé ? » continue de tourner. Où en es-tu dans sa création ?

Anthony : Il est en constante évolution. Je dirais que j’en suis à 25 % de ce que je veux en faire. Il y a des vannes, bien sûr, mais aussi de la profondeur, de la réflexion. C’est un spectacle qui me ressemble de plus en plus.

RECTu as parfois abordé l’actualité politique dans tes sketches, notamment en critiquant La France Insoumise. Est-ce un terrain qui t’inspire encore ?

Anthony : L’actualité politique me donne envie d’écrire, oui, mais je le fais avec sincérité. Je trouve que certains discours manquent de justesse. On est vite catalogué, vite accusé. Mon père était de gauche, moi aussi, mais cette gauche ouvrière, je ne la reconnais plus aujourd’hui.

REC Tu évoques une gauche déconnectée du terrain. Tu penses que certains leaders devraient sortir de leur zone de confort ?

 

Anthony : Clairement. Une fois, en soirée, le DJ a lancé la Marseillaise et tout le monde l’a chantée. Je lui ai dit : « Tu oses ! » Aujourd’hui, on a peur de sortir le drapeau français, de chanter l’hymne. Dans un pays qui prône liberté, égalité, fraternité, c’est quand même étrange…

RECTu es le parrain à vie du Méjannes du Rire. Qu’est-ce qui te donne toujours autant d’énergie pour ce Festival, cinq ans après ?

Anthony : C’est un vrai cadeau. J’aime rendre les gens heureux. Pendant deux heures, ils oublient leurs soucis. C’est ça, le vrai pouvoir de l’humour.

RECC’est un week-end intense, mais aussi festif. On adore suivre les jeunes talents du MDR. Pensais-tu que le Festival durerait aussi longtemps ?

Anthony : On ne sait jamais à l’avance. Chaque année, on travaille dur pour que ça tienne, pour que ça devienne un rendez-vous incontournable. J’ai fait 17 festivals dans ma carrière, remporté 28 prix… Ces événements sont essentiels pour les jeunes talents. Méjannes-le-Clap doit devenir un lieu où l’on vient découvrir ceux qui feront rire demain. L’humour est la plus belle arme qu’on ait sur Terre. Il pourrait sauver le monde.

RECCette année, Sellig et Maxime (le sketch du videur) seront présents, ainsi que le lauréat 2024. Ça promet une belle édition 2025, non ?

Anthony : Sellig au MDR, c’est exceptionnel. Avec la qualité des spectacles, on espère attirer encore plus de monde. Cette année, on a du lourd.

RECEt les jeunes talents sont de plus en plus affûtés. Le public devient expert, affiné. Il va se régaler.

Anthony : On a trois pépites cette année. Trois belles soirées en perspective.

RECMême le spectacle à la Grotte de la Salamandre a été préparé avec soin. La programmation est riche. Et on espère diffuser ces interviews dans les médias.

Anthony : On a même ajouté une case dans le vote du public : « Qui aimeriez-vous voir l’année prochaine ? » Je lis toutes les propositions. Certains artistes sont inaccessibles financièrement, mais si on veut les faire venir, il faut que la salle soit pleine à craquer.

REC Parler du MDR pendant le Festival Off peut aussi attirer l’attention des artistes et faire grandir le festival.

Anthony : Mon rêve, c’est qu’un jour on dise : « Tu as vu, untel a gagné le MDR ? Quelle performance remarquable. »

 

Questionnaire de Proust version Mistral et provençal :

 

REC : Quel est le défaut dont tu aimerais te débarrasser ?

Anthony : Mon caractère

REC : Quelle est la qualité que tu aimerais avoir ?

Anthony : Être plus svelte

REC : Quelle est la personne vivante ou décédée avec qui tu aimerais

passer un moment ?

Anthony : Mon Père

REC : Si ta maison brûle, que sauves-tu en premier ?

Anthony : Ma PlayStation

REC : A qui aimerais-tu dire pardon ?

Anthony : A toutes les personnes que je blesse

REC : Un animal ?

Anthony : Un aigle

REC : Une couleur ?

Anthony : Le bleu

REC : Un des quatre éléments ?

Anthony :  Le feu

REC : Dans quelle salle Avignonnaise, aimerais tu jouer (et qui serait

une consécration) ?

Anthony : L’OLYMPIA D’Avignon

REC : Pac à l’eau ou piscine ?

Anthony : Pac à l’eau

REC : Ricard ou Pastis 51 ?

Anthony : Pac à l’eau, j’aime pas l’anis

REC : Paris ou Marseille ?

Anthony : Marseille

REC : Ville ou campagne ?

Anthony :  La ville

REC : Place de l’Horloge ou Roof up de la Mirande ?

Anthony : Place de l’horloge

REC : Cigale ou silence ?

Anthony : Cigale, bien évidemment