La jeune fille et la mort

Pitch:

Quand justice, vengeance et pardon s’affrontent, les tensions atteignent leur paroxysme.

Dans un pays d’Amérique latine encore meurtri par des années de dictature militaire, un couple séquestre un brave médecin de campagne…

Chaque personnage se retrouve alors face à son passé et à sa vérité.

Qui sortira vainqueur de ce huis clos intense et bouleversant ?

Avis de la rédaction:

La Jeune Fille et la Mort : un huis clos haletant entre justice, mémoire et pardon

Le Théâtre Albatros devient le théâtre d’un affrontement aussi intime que politique. La Jeune Fille et la Mort, chef-d’œuvre d’Ariel Dorfman, mis en scène par Stéphane Batlle, est une pièce intense et bouleversante, qui interroge les cicatrices laissées par les dictatures, les dilemmes moraux et la quête de vérité. Portée par Marc Béchet, Michel Decroocq et Isabelle Matras, la pièce revient pour sa troisième année consécutive à Avignon, auréolée du Prix du jury professionnel du festival de Solliès-Pont.

Dans un pays d’Amérique latine encore meurtri par les années de dictature, Paulina croit reconnaître en Roberto, médecin de campagne, l’homme qui l’a torturée autrefois. Elle le séquestre, le confronte, et tente de le faire avouer. Son mari, Gérardo, avocat, est pris entre sa loyauté conjugale et son devoir de justice. Ce huis clos oppressant devient une partie d’échecs psychologique, où chaque mot, chaque silence, chaque regard pèse lourd.

La scénographie est minimaliste : deux chaises, un fauteuil, une lumière crue. Mais c’est dans cette sobriété que le texte prend toute sa force. Stéphane Batlle dirige ses comédiens avec précision, laissant la tension monter sans artifice. Le public est suspendu aux mots, aux silences, aux respirations. C’est du théâtre à l’état brut, qui ne cherche pas à plaire mais à remuer.

Isabelle Matras incarne Paulina avec une intensité bouleversante, entre rage contenue et fragilité à fleur de peau.

Marc Béchet est un Gérardo tiraillé, nuancé, profondément humain.

Michel Decroocq campe Roberto avec une ambiguïté troublante, entre calme apparent et menace latente.

La Jeune Fille et la Mort est une pièce nécessaire, qui interroge la mémoire, la justice et la résilience. Elle est portée par des comédiens remarquables, une mise en scène sobre et tendue, et un texte d’une puissance rare.

 

Informations utiles:

Alabatros théâtre, 29 rue des teinturiers

A 12H30

Réservation au : 04 90 86 11 33

Tarifs :  20 €, off : 14€