Le lavoir
Pitch :
Succès des années 80 et jalon manquant entre L’Assemblée des Femmes d’Aristophane et le mouvement #MeeToo ?
Empoignant à solides mains le linge humide, maniant brosses et battoirs comme s’ils étaient leurs seules armes, treize lavandières de Picardie s’abandonnent à une réalité triviale et soumettent leurs corps au rituel d’un labeur difficile… tout en donnant libre et pleine voix à leurs récits, leurs vécus et leurs émotions. Treize femmes, ce jour-là, courbées sur la planche du lavoir, se racontent, se chamaillent, puis s’écoutent, se rabibochent et se réconfortent. Elles sont ensemble et cela leur donne du courage.
Ce texte vibrant et sensible de Dominique Durvin et Hélène Prévost, écrit dans une langue vernaculaire, a connu un grand succès à Avignon en 1986 et a tourné dans le monde entier, du Ponant à l’Orient, traduit en italien, chinois, turc ou finlandais. Le propos émeut, car cette mémoire populaire s’avère universelle et les révolutions, sociale ou intime, que nous traversons actuellement, lui donnent toute sa force.
Ces « paroles de femmes » de 1914 ont été écrites dans les années 80 pour être entendues par un public de théâtre. Mais la « vraie » parole des femmes de 1914 n’était, elle, pas écoutée, car le lavoir était un lieu d’assignation réservé à un seul sexe (contrairement au théâtre), un lieu « privé » (d’auditoire), comme le gynécée.
C’est là la nature visionnaire de la scène qui, libérant de façon anticipée la pensée féminine dans la fiction, prépare l’émergence progressive de cette parole rebelle dans la réalité (ce que nous vivons dans notre société aujourd’hui). Le Lavoir est peut-être le jalon manquant entre L’Assemblée des Femmes d’Aristophane et les actes du mouvement #MeeToo.
Re-créer Le Lavoir aujourd’hui et spécialement au Festival Off d’Avignon – lieu d’un si immense rassemblement d’auditoires – c’est une façon de retourner aux origines, de faire revivre les âmes de nos grands et arrières-arrières-grands-mères lorsque les lavoirs, les cuisines, les hammams étaient, malgré le travail si dur, si peu considéré, des lieux de rassemblement, d’entr’aide, de partage, de secrets, de confidences et de magnifique convivialité.
Avis de la rédaction :
cette pièce et ce texte permet de donner la parole à ces femmes qui ne l’avaient pas qui n’avait aucune considération, méprisées, violées…
C’est une très bonne idée d’avoir remis en scène ce texte, porté ici par une solide distribution, Coco Felgeirolles, Emmanuelle Galabru, Christine Joly en tête, accompagnées avec brio par d’autres comédiennes
Un spectacle d’une grande humanité, à ne pas manquer !
Informations Utiles :
DU CHIEN QUI FUME(Théâtre) au 75 rue des Teinturiers
du 29 juin au 21 juillet, relâche les mercredis, A 21h15
Réservation au : 04 90 85 25 87
Tarifs : plein tarif : 23€ ; carte off : 16€.