interview de Laurent Viel

 

F.G. : Qu’est-ce qui inspire votre création chez les artistes Sylvie Vartan et Barbara, est ce dans leurs textes, leurs vies ou dans leurs interprétations ?

L.V. : Quand Sylvie Vartan était la reine des variétés à la Maritie et Gilbert Carpentier, j’étais tout petit. Elle représentait pour moi quelque chose de l’ordre du merveilleux ! Lors de ses spectacles, elle était comme la Belle au bois dormant, ça brillait de partout, il y avait des danseurs, des costumes, des décors et plein de paillettes. J’aime aussi beaucoup le grain de sa voix ! 

Cette femme m’a prise dans ses bras sans le savoir pour me consoler et me faire rêver.

Quelques années plus tard, Barbara a été une vraie rencontre, une rencontre profonde et bouleversante. Elle aussi m’a prise dans ses bras et m’a donné l’envie d’être un homme qui chante.

En fait, lorsque que l’on est petit, on s’accroche à des étoiles et pour moi il y avait la blonde Sylvie et la brune Barbara. Mes deux sorcières d’amour.

 

Le spectacle que vous avez écrit avec Isabelle Aichhorn tourne sur l’ensemble de beaucoup de vos chansons. Est-ce un tour de chant classique ou y a-t-il de la comédie ?

L.V. : Ce n’est pas du théâtre mais ce n’est pas qu’un tour de chant. 

J’emmène les spectateurs dans un voyage introspectif à la fois drôle et émouvant qui leur permet de toucher leur propre intimité et c’est là où nous nous rencontrons vraiment.

 

Pour quelles raisons avez-vous souhaité présenter des projections vidéo ?  

L.V. : Quand nous avons construit ce spectacle avec la précieuse Isabelle Aichhorn, nous sommes partis de ma chambre de petit garçon où tout a commencé pour moi. Je m’y enfermais des heures pour chanter, danser sur les chanteuses et chanteurs de l’époque, et je rêvais … Je m’imaginais des situations, des décors, des histoires. J’ai eu envie de travailler cet aspect avec des vidéos projetées sur les beaux murs de pierres du Théâtre Essaion. Comme si mes images imaginaires se concrétisaient pour le spectateur. Antoine Le Gallo a réalisé avec talent ce travail de projection. Tout comme pour accompagner ma danse j’ai demandé à Raphaël Kaney Duverger, merveilleux danseur et chorégraphe, de venir optimiser mes gestes. 

Pour cette reprise Cassandra Ceschi maquilleuse est venue apporter sa touche. Son talent d’artiste me permet d’aller plus loin dans ma création. L’année dernière je n’étais pratiquement pas maquillé et cela donne une autre lecture.

En fait, je propose le même spectacle … complètement différent … intrigant non?

De plus, chaque mercredi j’aurai le plaisir d’être rejoint pour un duo par une artiste ou un artiste : Enzo Enzo, Raphaël Kaney Duverger, Mimifée, Manon Viel, Jean A. Deron (Laduchiasse), Aléxia Vic … Un duo que j’avais enregistré il y a quelques années avec Olivia Ruiz et qui s’appelle « L’amour qu’on n’a pas fait » … tout un programme.

 

Rien que de l’amour… Vous parlez beaucoup d’amour dans votre dernier spectacle… L’amour serait-il tout ce qu’il y a de plus important, même déterminant dans la vie ? En tous les cas, dans votre vie ?

L.V. : Je le pense et le ressens de plus en plus. L’amour au sens force et énergie vitale comme celui qui peut réunir des amants. Pour moi, l’amour réunit la notion de résilience, de pardon, de sincérité, nous épanouit physiquement, émotionnellement.  

C’est une des plus belles choses au monde, cette capacité d’amour que nous possédons tous. 

Oui si je dois garder un essentiel, c’est l’amour que je garde. 

 

Les textes que vous chantez sont très poétiques, votre interprétation est très poétique. La poésie permet elle de guérir ses blessures ?  

L.V. : Elle y participe, c’est sûr. Elle peut aussi nous révéler des possibles, des désirs. 

Elle nous permet de laisser court à nos émotions. De rire, pleurer. De nous soulager, nous faire du bien. 

Oui si nous y avons accès, la poésie permet beaucoup. 

 

Vous vous dévoilez complètement, dans des émotions très émouvantes, en spectateur, on les ressent fortement. Quel message voulez-vous nous transmettre ?  

L.V. : Avant tout, j’espère que les spectateurs ont passé un moment singulier, agréable et qu’ils ont traversé différentes émotions. Si c’est le cas, j’en suis très heureux.  

Pour le message, n’ayez pas peur de vous rencontrer même si la rencontre peut être difficile et bouleversante. Je suis convaincu du bienfait de cela. 

Prenez-vous avec force et bienveillance dans vos bras, c’est les seuls qui vous accompagneront jusqu’au bout. 

Bref, aimez-vous. 

infos pratique:

Théâtre Essaïon, 6 rue Pierre au Lard – 75004 Paris (Métro Hôtel de ville ou Rambuteau)

Tous les mercredis à 21h00 (relâche le 12 juin)

Réservations :

https://www.essaion-theatre.com/spectacle/1007_lhomme-femme.html